Des oiseaux, encore.

Je suis à mon bureau, à écrire un prochain enseignement. J’aligne : « Le quotidien aussi nous aspire. Le bouvreuil se pose sur la branche qui oscille doucement sous son poids. Il convoite les graines de pissenlit juste avant qu’elles ne se sèment à tous vents. TOUT est là, le Royaume depuis le déluge. L’intemporalité dans la totalité des temps, du retour de la palombe, une feuille fraîche d’olivier dans son bec, jusqu’ici et maintenant, et dans 1000 ans, et dans l’éternité. ». A cette instant précis, Josiane entre dans le bureau pour une question, elle ne sait pas ce que j’écris, saisit distraitement un livre dans la bibliothèque, l’ouvre au hasard et lit :

« Sur un arbre debout

dans l’escarpement d’un champ désolé,

une tourterelle appelle l’ami.

Cri éperdu dans le crépuscule. »

Il s’agit d’un poème d’un moine japonais du 12e siècle, Saigyô (Vers le Vide, Albin Michel).

C’est souvent comme cela avec Josiane. Synchronicité, ou hasard ? Non, juste un satori.