Silence.
Fin novembre, nous sommes passés de brumaire à frimaire, comme les dénommaient le poète Fabre d’Eglantine, conseillé par André Thouin, à cette époque de la révolution française jardinier du Jardin des plantes. Brumes et frimas, ce n’est pas pour nous réchauffer, nous allons en cette période tout droit vers l’hiver. La nature prend du repos, elle s’endort et ses habits marquent alors plus fortement son silence, qui est pourtant permanent.
Allez savoir pourquoi, me revient en mémoire cette scène d’un film coréen, « Pourquoi Bodhidharma est-il parti vers l’Orient ?* ». Un moine fait sa quête dans la ville, il frappe sur sa petite clochette tout en tendant sa sébile. Mais qui peut l’entendre dans un tel capharnaüm de foules marchandes et de trafic urbain ? Petit à petit cependant, tout ce boucan s’estompe et ne subsiste que le tintement subtil de la clochette. Bande-son manipulée bien sûr, mais cela s’expérimente bel et bien dans le réel. Ecoutez l’arbre dans le vent, le passereau dans la ville, le fracas de la chute des feuilles. Essayez.
*Bae-Yong-Kyun (1989)