Combat de reines.

 

Dolly affronte Miracle

Dolly affronte Miracle

Samedi 21 juin, c’est l’inalpe de Nava. Nous sommes en Valais, dans le val d’Anniviers, et plusieurs petits propriétaires de vaches de la race d’Hérens, avec parfois une seule bête, jamais plus de dix, se sont associés pour mener ces petits troupeaux partager pour l’été un même alpage. Une vache de la race d’Hérens, ce petit bulldozer noir que vous avez certainement croisé dans vos excursions valaisannes, d’aussi loin que remonte sa création, a cette particularité : elle combat. Mettez-en deux dans le même enclos, il faudra qu’une hiérarchie s’impose, et elles vont lutter pour cela. Mettez-en quatre-vingt, ce sera pareil, cela prendra un peu plus de temps, au bout duquel l’une sera la reine du troupeau, respectée, jusqu’à l’année suivante.

Ce 21 juin 2014, les voilà qui se retrouvent, rassemblées dans un grand enclos, véritable amphithéâtre dans un décor à couper le souffle, et il faut remettre les pendules à l’heure. Un combat, ce sont deux têtes qui s’entrechoquent avec violence, puis ainsi collées l’une à l’autre front contre front, elles poussent de toutes leurs forces jusqu’à ce que l’une cède, marquant ainsi sa reconnaissance à la supériorité de sa rivale. Les blessures sont rares, peu graves, les propriétaires surveillent de près les opérations, interviennent lorsque deux bêtes d’un même troupeau s’uniraient pour affronter une étrangère, ou lorsque les cornes de deux bêtes s’attachent.

Nous sommes très loin des artificiels combats en plaine, annoncés avec fracas par la presse et qui attirent une masse de spectateurs. Ici, c’est la véritable rencontre, originelle et propre à la race. Pas de publicité, si ce n’est une annonce locale, pas de jury, pas de prix, chaque propriétaire suit attentivement le déroulement des opérations, et si fierté ou déception marquent parfois discrètement leurs visages, ici, ce sont les bêtes qui décident et font la hiérarchie.