La maison hantée.

L’Angleterre semble avoir, dans notre occident rationnel, la palme du nombre de maisons hantées, châteaux, monastères, presbytères, etc. Des agences de tourisme vous proposent même des visites, à l’époque d’Halloween bien sûr, et vous donnent quelques recommandations frissonnantes. 

Certains lieux ont soi-disant fait l’objet de recherches intenses, afin de percer le mystère de ces phénomènes inexpliqués : grincements de portes, bruits de pas, cris d’enfants, et bien d’autres bizarreries encore. Comment s’y prend-on ? Il faut truffer l’endroit de tout ce que la science connaît comme capteurs, micros multifréquences, anémomètres, détecteurs d’odeurs, plaques sismographes, caméras infrarouges, thermomètres ultrasensibles, compteurs Geiger, et j’en passe. On laisse tourner tout cela une nuit, ou plus, et ensuite on analyse l’ensemble des résultats. A ma connaissance, à ce jour cela n’a encore rien donné de tangible.

Mais au fait : ne sommes-nous pas nous-mêmes hantés, en quelque sorte ? Personnellement, je dirais oui, et je suis certain de ne pas être le seul. Et il se trouve que je suis bardé tout naturellement de capteurs : deux yeux, deux oreilles, un nez, une langue, une peau tactile, et une pensée, enfin ce truc qui fonctionne même quand il ne pense pas. Généralement, tous ces outils sont utilisés dans la vie quotidienne, mais rarement pour la question qui me préoccupe ici. Pour cela, il faut une disposition du corps particulière, pas évidente, mais en cherchant bien on peut en trouver des modalités précises, parce que l’exercice existe depuis la nuit des temps. C’est vous dire que je ne suis pas le seul. 

Vous attendez peut-être que je vous donne mes résultats ? Et bien non, je ne vous en donnerai pas. Parce que comme moi, vous avez tout en vous pour essayer. Tout ce que je peux dire, c’est qu’aujourd’hui, je ne suis plus le même.