MAINTENANT.

Il existe en France une association nommée The Shift Project (https://theshiftproject.org). Cette association réunit une collection d’experts travaillant à l’élaboration de projets pour faire face au réchauffement climatique, en particulier pour honorer les accords de Paris (2015). Elle a établi de nombreux rapports concernant de nombreux domaines. Vous pouvez les consulter sur son site. 

Dernièrement, elle s’est adressée à tous les candidats qui vont se présenter au premier tour de l’élection présidentielle, les interrogeant sur leurs programmes face au réchauffement climatique et la limitation des sources d’énergies fossiles. Leurs réponses sont également consultables sur le site.

Pour faire court, tous expriment leur profonde préoccupation et assurent qu’ils vont s’atteler prioritairement au problème, avec plus ou moins d’emphase et de sérieux, mais aucun ne dit concrètement quelle mesure il faudrait prendre, et surtout quand et comment.

Nous autres suisses nous pourrions nous moquer de nos voisins français. Mais au fait, nos politiciens font-ils mieux ? Disent-ils par exemple :

Mesures d’économie d’énergies drastiques dans tous les bâtiments publics et privés, imposition d’une température maximum de 21 degrés le jour et 18 degrés la nuit. MAINTENANT.

Pose systématique de panneaux solaires sur tous les établissements publics et privés, développement de l’éolien, de l’hydraulique, du biogaz, du bois de chauffage, de pompes à chaleur. MAINTENANT.

Isolation obligatoire des bâtiments. MAINTENANT.

Refonte complète de la politique des transports, transfert du privé au public. MAINTENANT.

Interdiction de la publicité d’objets en flagrante contraction avec une politique d’économie d’énergie (grosses cylindrées, voitures électriques pour tous, téléphones à obsolescence programmée, etc.) MAINTENANT.

Travailler à une indépendance au niveau européen d’obtention de toutes les matières premières et produits nécessaires à notre survie et à la transformation fondamentale de notre société. MAINTENANT.

Je pourrais allonger la liste. Vous me rétorqueriez probablement que cette liste est utopique, va bouleverser notre croissance et notre système économique, etc.

FAUX. Nous avons tous les moyens, technologiques, financiers, industriels, sociaux, nécessaires pour les mettre en œuvre MAINTENANT.

Quels sont donc les obstacles ? Eh bien, dans nos bonnes vieilles démocraties, et en particulier en Suisse qui est une confédération de mini-états (26 cantons), aucun parti politique n’ose prendre le risque d’exposer clairement des actes concrets comme ci-dessus qu’il mettrait en œuvre en cas de majorité, en brandissant le 6e rapport du GIEC 2022, (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, premier rapport 1988, https://www.ipcc.ch/languages-2/francais/. ) Le verdict du peuple serait sans appel : ce serait non. Donc être élu, oui, sauver la planète, on verra plus tard. C’est ce qui se passe depuis des années, depuis la première conférence mondiale sur le climat (1978).

Je ne baisse pas les bras.