Tour de Babel, le retour
Vous connaissez sans doute cet épisode qui dans l’Ancien Testament, Genèse 11, fait suite au déluge et au retour sur terre ferme. Tous les descendants de Noé, fraîchement lessivés plus blanc que blanc, parlent la même langue. Ils ne trouvent rien de mieux à faire que d’ériger une tour, avec des briques, pour toucher le ciel, et se faire un nom. Dieu sabote vite fait l’entreprise en brouillant leur langue, ils ne pourront plus communiquer pour accomplir une œuvre commune.
Le petit Lulu a demandé au catéchisme : « Pourquoi, ce n’était pas bien de construire une tour pour toucher le ciel ? » – « Non, ce n’est pas bien, c’est croire qu’on peut se mettre au-dessus de Dieu », lui a-t-on répondu.
C’est tout faux cette explication. Je me suis déjà exprimé là-dessus dans la Lettre de la semaine du 17 février 2016.
Mais que se passe-t-il aujourd’hui avec les multiples langues ? Des appareils très performants, pilotés grâce à l’intelligence artificielle, sont capables de traduire quasi instantanément le message oral ou écrit de votre interlocuteur, quel que soit sa langue. Et pour pas cher, et paraît-il de plus en plus correctement. Encore peu de temps et cette multiplicité de langues va disparaître, remplacée par une compréhension universelle. C’est un retour à Genèse 11.
Mon imagination poursuit son délire sur la super intelligence qui pourrait à nouveau mettre de la confusion dans ce futur Babel. Je vous invite à y fabuler aussi.