« Ici, on vend de belles oranges pas chères ».

Les anciens se souviennent peut-être de ce sketch de Fernand Renaud,dans lequel il réduit cette annonce, posée sur le panier d’oranges à vendre, au seul mot « oranges », et finalement l’efface même, persuadant le marchand que la seule vue de l’étalage de ses fruits en dira plus long que toute étiquette.
Mais au fait, que se passe-t-il pour vous lorsque vos sens lisent ou entendent le mot « oranges », ou simplement en saisissent une image?
Probablement, une évocation surgit immédiatement dans votre champ de pensées. Elle désigne une piste qui, si vous pouviez la remonter, vous conduirait à la source de ce que « oranges » signifie profondément en vous, quelque chose de très personnel, d’intime. Mais n’y aurait-il pas, dans cette signification, de l’universel? Je vous l’affirme: certes oui! Inexprimable, c’est comme un goût de jardin d’Eden qui se pose là – sur votre langue? – ici et maintenant.