Le spirituel est une chaussette.

Le spirituel, il faut le retourner comme une chaussette. Parce que vous êtes comme moi, né dans un déjà fait, un tout préparé tout dit tout écrit, tout prêt. Mes questions, les humains se les posent depuis une éternité : qui suis-je ? Qu’est-ce que je fiche ici ? Etc. Mais les réponses sont écrites depuis longtemps : textes sacrés, védas, talmud, bible, coran, nature de Bouddha, Jésus, Allah. Il n’y a qu’à se baisser, tomber dans la marmite, croire.
C’est bien réconfortant, au début, mais il y a parfois comme un goût d’extérieur. Comme si le Divin était hors de moi. J’oserais même dire (nous ne sommes plus au temps de l’inquisition), comme si le Divin était une projection humaine bien pratique pour réguler les affaires des hommes. Parce qu’il faut les réguler les affaires des hommes, sinon la communauté ne survit pas. Et cela dérape quelque fois.
Alors je veux en avoir le coeur net. Et je cherche. Et je découvre que, également depuis fort longtemps, d’autres ont aussi cherché, et tous décrivent la même clé : il faut retourner le spirituel comme une chaussette. Premier effet, vider, deuxième effet expérimenter en soi. Croyez-moi, c’est comme un Eveil.

La lecture d’un article de Maurice Zundel : « la crise de l’Eglise – Extériorité de Dieu », une conférence donnée au Caire le 31 mars 1969, et publiée dans le Bulletin des Amis de Maurice Zundel de juillet 2013, ainsi que les tragiques événements que traverse actuellement l’Egypte, ont inspiré ces mots de la semaine. Prions pour l’Egypte. Dieu est Amour. Allah est miséricordieux.