L’autre.
Pas de je sans le tu. Je n’existe que si un autre s’adresse à moi: «Salut, comment t’appelles-tu?» Il s’adresse à moi? Alors je dois être… Mais puis-je faire la connaissance de cet autre? Je peux lui demander: «qui es-tu?» Et si tout se passe bien, il va me raconter pleins de choses, mais qui sont plutôt des réponses à: «comment es-tu?». Dans un premier temps, je ne peux connaître l’autre que par rapport à moi. Moi qui ne me connais pas, je me réfère à comment je crois être. Alors comment vais-je connaître l’autre si je ne le vois qu’à travers mes lunettes qui me voient moi? On tourne en rond, comment s’en sortir? Heureusement, il y a quelques pistes, en voici deux :
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vous faites le constat, un jour, que le monde qui vous entoure n’est fait que d’imbéciles. Alors un doute s’insinue douloureusement dans votre cerveau ;
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vous tombez sur une âme charitable et vous avez vraiment envie de la connaître, parce que justement elle est autre, et que découvrir cet autre qui n’est pas vous pourra enfin vous enrichir.
Il y a probablement d’autres pistes, mais toutes vont vous faire passer par une sorte de petite mort. Comme si l’on s’éteignait pour mieux découvrir la lumière de l’autre. Je suis encore reconnaissant vis-à-vis de ces quelques bonnes âmes qu’un destin chanceux a mis sur mon chemin. Je me sens doublement mieux : elles m’ont enrichi, et ont permis de gommer petit à petit l’imbécile qui prônait en moi. Aujourd’hui, je poursuis encore la thérapie, avec bonheur.