Voilà Autre chose maintenant.

automneMon petit ego ayant fait l’expérience de sa limite, une question subsiste : j’existe, comme la minuscule flamme d’une chandelle expirante , mais qui suis-je ? C’est du Socrate tout craché. Ca me barbe depuis deux ou trois millénaires. Ce n’est pas la bonne question ! Je préfère, pour faire la nique à Descartes : « je ne pense pas, donc je suis ». Je m’explique : en ce début novembre, lorsque j’élève les yeux vers les collines qui m’entourent, d’un coup, les palettes de couleurs de Dame nature – comment dire – me vident. C’est pareil par exemple à l’instant d’un brusque souffle froid qui gifle le volet, ou dans pleins d’autres circonstances encore, je pourrais vous en raconter des pages. (J’interromps ici ma lettre pour un communiqué urgent : n’allez pas vous planter les yeux écarquillés devant un mélèze flamboyant, ou n’attendez pas bêtement que le vent rabatte le volet que vous avez discrètement décroché. Fin du communiqué). Et ce vide sonne comme une interrogation : « Qui es-tu ? ». Ce n’est plus « comment », c’est comme une altérité, il y a de la transcendance dans ce vide qui m’habite l’espace d’un milliardième de seconde, une éternité donc. « Qui es-tu ? » a précédé Socrate, et du coup le contient. Maintenant, il faut trouver des amis et partager. Telle est la prétention de ma lettre.