Troisième outil: le doute.

« Cela revient toujours ». Je vous en parlais il y a quelques temps. Il s’agit du doute, et c’est notre troisième outil.

Dans sa quête, l’humain ne sait pas ce qu’il cherche, ce qui pourrait répondre au sens de sa vie, combler ce questionnement qui ne cesse de l’habiter. Il peut donner un nom à ce qui n’a pas de nom, par exemple idée, chose, ou divin, ou dieu, ou force, ou finalement faire appel à un signe quelconque, sans aucun symbolisme particulier, connotation ou dénotation. Il peut partager ce signe avec d’autres, cela facilite les échanges. Par contre, il a cette capacité de savoir très clairement ce qui n’est pas, ne sera pas idée, chose, ou divin, ou dieu, ou force. Même s’il est capable d’un grand pouvoir d’auto-persuasion, d’une imagination sans limite pour fabriquer une falsification de lui-même, en fin de compte, tant qu’il n’a pas atteint vraiment le but de sa quête, cette faculté du doute l’emportera pour gommer toutes ses illusions et l’inciter, parfois douloureusement, à reprendre sa quête. Il peut arriver qu’un savant échafaudage de mystifications emporte un individu. Ses facultés physiques et surtout mentales ont été malmenées à tel point qu’il est devenu prisonnier d’une idéologie qui l’a subtilement conquis. Dans de telles circonstances, le doute peut s’en trouver fortement altéré, voire anéanti. Cet individu ne sera alors malheureusement plus maître de lui-même, soumis à la communauté qui l’entoure. Notre troisième outil a ses faiblesses. La seule manière de l’en protéger, c’est de ne jamais, au grand jamais le lâcher.