Plafond bas.

plafond 4

La météo ne dit rien de bon : ciel souvent nuageux. Certes, un gros floconneux bas de plafond se traîne sur la ville. Mais elle résiste. Deux séquoia pointent leur fût, ils veillaient déjà fin du 19e, au temps du Grand Hôtel d’Aigle-les-Bains. Une ondulation de collines boisées et tachées de pins verts entoure les maisons embusquées, comme de vieux cétacés posés sur le fond, en attente de libération, et qui montrent quelques souffles de vie en crachotant discrètement leurs vapeurs. Il faudrait pouvoir y entrer, dans ces baleines, pour y surprendre un petit monde vacant sans agitation, dans le silence régnant, au quotidien qui leur impose en cette saison, peut-être à leur insu, un rythme plus tranquille. Les angoisses de Jonas leur traversent-elles la tête ? Y rencontre-t-on quelques tristes penseurs de Rodin ou des Bouddhas hilares figés dans leur joyeuse sérénité ? L’instant se vide dans une interrogation.