Les athées ne croient pas que la pomme n’existe pas.
« Ecoute Parfione, tu m’as interrogé tout à l’heure à ce sujet, voici ma réponse : l’essence du sentiment religieux est indépendante de tous les raisonnements, de toutes les mauvaises actions et des crimes, de tous les athéismes ».
Dostoïevski, « L’idiot », Ed. Rencontre, p.330.
« De savoir que ce qui nous est impénétrable existe réellement et se manifeste comme la plus haute sagesse et la beauté la plus rayonnante que nos mornes facultés ne peuvent saisir que de la manière la plus primitive – un tel savoir, un tel sentiment sont au coeur de la véritable religiosité. En ce sens, quoiqu’en ce sens seulement, j’appartiens au nombre des hommes profondément religieux ».
Albert Einstein, cité par Ronald Dworkin dans « Religion sans Dieu », Ed. Labor et Fides.
Face à ce « sentiment religieux », ou à « ce qui nous est impénétrable », soit face à ce qu’aucun humain ne peut ignorer, et que j’appelle « ignorance assumée », deux positions seules sont possibles : vous en préoccuper, ou pas. S’en préoccuper n’a rien à voir avec une croyance. Croire à l’existence de Dieu, tout comme ne pas croire à l’existence de Dieu vous ont déjà fait faire un pas de trop dans votre préoccupation. C’est comme remplacer la pomme que vous croquez par l’image d’une pomme. Mais vous êtes toujours libre de croquer dans une pomme.