7e outil, la communauté et les témoignages.

De quoi dispose l’homme pour sa quête? Je reprends ici la liste d’outils commencée dans ces lettres. Des outils, il n’y en a pas beaucoup, à peine une dizaine, mais nous les possédons tous, et avons tous les moyens de les utiliser. Voici le 7e.

Si chaque humain est unique il n’est pas seul. Il sait qu’il partage avec d’autres humains une vie communautaire, les mêmes préoccupations d’existence, et surtout la même quête. Il connaît aussi très bien les dangers qu’entraîne cette vie dans sa tribu et parmi d’autres tribus, parce qu’il sait très bien ce qu’il ne voudrait pas qu’autrui lui fasse. Il est donc capable d’établir des règles de vie sociale pour sa communauté, comprendre ou être critique vis-à-vis de celles en vigueur là où il vit. Inutile donc de faire appel à une pseudo-instance supérieure pour fixer les lois qui vont permettre à une communauté de vivre en harmonie, ce ne serait que perte de temps. Mais cette capacité n’exclut pas hélas tous les dérapages. Mettre en œuvre des règles communes fait exclusivement appel à l’intellect, et ce dernier on l’a vu est aussi au service de l’ego de l’homme. Edifier son ego se fait trop souvent sur le dos de ses proches.

Dans sa quête par contre, il sera essentiel qu’il puisse partager ses expériences avec autrui. Sans cela, il lui sera impossible de savoir s’il est un humain fou ou un fou divin. Ils sont nombreux, ceux qui ont témoigné par des traces indélébiles de leur parcours. Encore faut-il les reconnaître, reconnaître dans leurs témoignages cette transcendance avec certitude, c’est-à-dire par une reconnaissance qui exclut l’illusion trop souvent fournie par l’intellect. Il faut donc non seulement un témoignage, mais une pratique, solidement établie par une communauté, pour un accès à cette transcendance, et des moyens de vérification quant à son autenthicité.