Regardons là où nous n’allons pas.

Je reviens d’un séminaire qui se déroulait à Paris, au Forum 104*, est dont le thème était: « Cheminer dans plusieurs traditions spirituelles? Bouddhisme, christianisme, hindouisme ». Les personnes présentes, pour la plupart, appartenaient à la tradition chrétienne, mais s’étaient également engagées, avec un investissement qui pouvait être très important, dans une autre tradition.

Qu’est-ce qui peut bien pousser une personne vers une telle démarche? Eliminons une simple curiosité qui pourrait s’apparenter parfois à du tourisme spirituel. C’est donc bien à une sorte de ressentiment d’incomplétude, une sérénité insatisfaite, qu’il faut répondre, à un appel intérieur qui se fait un jour insistant. Nous nous trompons souvent nous-même, mais il y a en nous quelque chose qui ne nous trompe pas. Alors comment demander, où frapper?

Le chemin est certes exigeant. Il faut du courage, de l’énergie, et ce discernement que nous offre ce quelque chose, si nous lui laissons les moyens de s’exprimer. L’autre commence ici. Alors regardons là où nous n’avons pas la routine d’aller. Qu’avons-nous à craindre? Si nous sommes déjà inscrit dans une tradition, y avons-nous exploré tous les chemins? Mais si nous n’y espérons rien de nouveau, entrons sans crainte chez l’autre s’il nous en offre la possibilité. Restons attentif, critique, il n’est pas trop difficile aujourd’hui de trouver un lieu reconnu par sa qualité. Méfions-nous de tout ce qui pourrait nous faire croire à une arrivée, l’essentiel est dans le chemin, et ne craignons pas les longs détours s’ils nous conduisent vers ce que nous avons à être. Pour avancer, il faut lever l’ancre, larguer des amarres.

Bon vent!

* http://www.forum104.org