Ce n’est pas à nous.

Week-end en montagne, dans un petit mayen à 1700 m d’altitude. Ce dimanche matin, nous optons pour une promenade rafraîchissante: allons boire notre café à Barneusaz! Sitôt dit, thermos rempli, 2 barres de chocolat dans le sac, nous voilà parti. Approche en voiture, puis 20-25 minutes de marche.

Les mélèzes se sont arrêtés là, et la neige a lâché prise aux pâturages qui s’éveillent, mitraillés de bleu gentiane, pensée violette, boutons jaunes et pâles anémones. L’espace se fait poumon terre-ciel, respiration silencieuse  qu’un cri d’alerte de marmotte, ou la strie d’un merle  traversent comme une flèche météore. C’est un étrange ressenti: est-ce nous qui respirons ou tout l’espace qui nous entoure? Ce chant du coucou: dans nos entrailles ou au loin sur un arolle? Toutes ces couleurs, ces bruissements, ces odeurs, cet appel sur la langue, cet alizé sur la peau, c’est où, c’est qui?

Le dehors et le dedans ne font qu’un. Nous: rien au milieu d’un tout, ce plein qui n’est pas à nous.