Mettre en veilleuse son mental?
Nos 6 sens nous bombardent de sensations et d’images mentales. Même dans notre sommeil. C’est plutôt bienvenu dans notre quotidien, parce que notre cerveau a appris à gérer rationnellement cela, nous permettant de survivre dans ce monde. En effet, ses sensations deviennent des informations qui prennent alors place dans la compréhension que nous nous sommes donnée de nous-même et de notre environnement.
Bon pour le quotidien, pas bon pour répondre à la question de Socrate: « Qui suis-je? ». Parce que là, notre art d’arranger les bidons de la vie comme des noix sur un bâton ne nous est plus d’aucune utilité. Il nous faut mettre en veilleuse cette gestion mentale rationnelle de ce que nous croyons – ou nous espérons – être. Et c’est très difficile.
En zazen, concentrons-nous sur notre respiration. L’expiration s’allonge, un court temps d’arrêt, et l’inspiration, automatique, est un cadeau. Un bon truc: compter ses respirations sur l’expire. UUUUUUNNNNNN…, DEUUUUUUUUUU…, …, jusqu’à 10, et recommencer. Vous ne savez plus où vous en êtes? Recommencez à un. Vous en êtes à 23? Recommencez à un. Ce n’est pas un truc de débutant. Des zénistes avancés y font recours.
Autre truc: placez-vous dans votre hara. C’est où? Assez bas entre le nombril et le périnée. Vous le repérez facilement, votre diaphragme y prend appui, à chaque expiration.
Très souvent, un train de pensées va reprendre le dessus. Vous en prenez conscience, sans jugement. Laissez-le descendre dans le hara, le traverser, et vous quitter. Et vous reprenez vos respirations.