Oh temps, suspends ton vol.
Sonnerie du réveil. Le programme de la journée démarre comme après le coup de feu du starter. Du calme. Chaleur moelleuse, allez, juste encore une minute. Et puis douche, petit-déjeûner, préparer ceci, ne pas oublier cela, le cerveau s’active pour placer tous les actes de la journée dans le bon ordre. Ah! Encore ceci. Et puis cela.
Mais – bravo! – vous avez boulonné une étape incontournable dans votre rituel du matin, avant le train-train quotidien: un temps de méditation.
Espace réservé, bougie, zafu. Pas facile, les premières minutes. Ce brave cerveau, comme un serviteur trop zélé, n’en finit pas de coller des post-it à tous les coins du parcours. Il n’hésite même pas à mettre en branle l’imaginaire d’un scénario de rêve. Attention! Virer chaque intrusion au panier, laisser descendre, relâcher, retour au vide.
Et c’est toujours inattendu ce petit miracle de rien du tout! Cela prend brusquement toute la place, une éternité de l’instant, vous, juste un infinitésimal dans cette vibration de l’univers, ici et maintenant. «Ah, l’instant est si beau, que je dirais: temps, arrête-toi ». Attention! Attention! Le démon saisit Faust à l’instant même de cette déclaration. A virer aussi. L’extase n’existe que dans l’extase suivante, qui elle-même…
Voilà la journée bien lançée, chaque jour est un bon jour.