Le travail en musique.
Depuis mon retour du Japon, j’ai déserté les lettres de la semaine. Trou d’inspiration? Coup de blues? Car nous voilà à nouveau à 12’000 km de nos petits enfants, et retombant dans une actualité syrio-trumpo-exilo-MeToo-dantesque. Je me ressaisis, et je me promets d’être plus présent dans cette rubrique pendant l’été.
Après tout, ce ne sont pas les occasions qui manquent et j’en saisis une de ces jours: « la musique serait bénéfique pour améliorer le rendement des travailleurs ». Titre du journal 24H du 20 juin 2018, dans son cahier spécial « Emploi ».
Bon sang mais c’est bien sûr, on ne compte plus les enquêtes sur le bien-être des vaches à l’étable, qui augmente de manière impressionnante lorsqu’on leur colle quelques hauts parleurs ou écrans de télévision dans l’étable. Elles adorent paraît-il les dessins animés et la musique classique. Et je ne vous parle pas du rendement laitier. Quand on est bien dans sa tête, on produit plus de lait, c’est bien connu.
« Si c’est bon pour les bêtes, c’est sûrement bon pour nous » me disait souvent mon ami Jean-Paul, un solide paysan qui usait avec bonheur de toute pommade recommandée pour son bétail.
Ah la musique! Que ne lui ferait-on pas faire! Par exemple la musique dite d’ascenseur, que vous entendez également dans les restaurants fast-food. Dès que vous avez fini votre pitance, vous n’avez qu’une envie, celle de partir au plus vite, sans avoir vraiment jamais analysé pourquoi. Il y a aussi ces centaines de cornemuses qui précédaient les bataillons écossais, juste avant de s’étriper. Ou ces texans joufflus, hard metal à coin dans le casque, pilotant le missile qui, à des milliers de kilomètres de là, va frapper avec une précision chirurgicale. Mais là je crois que je dérape. Revenons à nos moutons, ou plutôt à nos braves vaches, qui faute de trains, se délectent de la vache qui rit. https://www.youtube.com/watch?v=CO39GbaXLXI . Faites une petite pause, oubliez tout, y compris ces lignes, et écoutez votre morceau favori.