Murmuration.

La nouvelle année débarque avec son lot de curieuses combinaisons phonétiques. C’est comme une migration, en cette période hivernale, de virus pernicieux. Certains sont tout à fait nouveaux, d’autres ont muté, et d’autres on les avait oublié (on oublie si vite):

WEF, 5G, GAFA, shutdowm, bitcoin, blockchain, gilets, je vous laisse allonger la liste.

Après quelques recherches dans les avalanches d’informations dont les médias nous submergent, teintées d’optimisme, de pessimisme, d’alarmisme, de mélodramatisme, parfois de comique, nous finissons par comprendre sans comprendre de quoi il s’agit, on se dit que le printemps va revenir et on espère ne pas y laisser trop de plumes. 

Personnellement, dans cette cacophonie, j’ai saisi un beau matin le mot: « murmuration ». Au delà de l’action de murmurer, il désigne une grande concentration, pouvant aller à quelques millions, d’oiseaux qui se déplacent dans le ciel avec une rapidité et une synchronicité qui, si vous avez eu la chance d’en observer, force l’admiration, voire la stupéfaction. 

Si le terme ne se trouve apparement pas dans le dictionnaire, le phénomène fait l’objet de nombreuses études scientifiques, car il ne concerne pas seulement les oiseaux, mais toute multitude embarquée dans une aventure commune, que l’individu en soit conscient ou non.

Dans mes pensées chahutées par le bruit du monde, « murmuration » a pris avec bonheur le devant de la scène. Ce sera momentané mais je n’oublierai pas l’expérience: je suis un électron libre en murmuration dans un espace-temps dont je peux rêver les univers transpercés.