Une chambre d’hôtel japonaise.

On vous l’a probablement déjà dit, au Japon, les chambres d’hôtel de type européen sont minuscules. Tout y est, salle de bain avec baignoire-douche et WC sophistiqué, un grand lit occupant un bon tiers de la surface totale, un bureau, une chaise, un déshumidificateur, et tout le nécessaire électrique et électronique pour sécher vos cheveux, vous chauffer du thé, régler votre climatisation ou votre réveil. Sans oublier une télévision parfois immense, plaquée au mur. Tout cela dans environ 8m carré.

Question prix, rien à dire. Mais y passer une nuit en couple, cela peut devenir compliqué. Par exemple vous voulez ouvrir une valise (en amener une deuxième serait un défi). L’apporter sur le lit, seule surface permettant de le faire, exigera un subtil jeu de déplacements d’objets : occupant1, occupant2, déshumidificateur, chaise, valise et case vide, comme dans un jeu de taquin. Oubliez la deuxième valise si vous voulez passer une bonne nuit après l’ultime jeu qui vous a enfin déposé, occupant1 et 2, côte à côte, sur le lit. Rebelote au lever.

Cela ne ressemble-t-il pas à notre quotidien, parfois ? Un jeu bien rôdé de contraintes, les unes plaisantes et d’autres désagréablement nécessaires, trop souvent perturbé par un événement inattendu qu’il faut bien caser. Combien souhaiterions-nous alors plus de temps, plus d’espace, et au moins une case libre ! 

Et c’est pareil dans le tourbillon de nos pensées. Ah, y faire le vide, ne serait-ce qu’un instant !

A cette égard, zazen offre un bon entraînement. Quant à l’hôtel, mieux vaut opter pour un Ryokan, soit un établissement de style japonais, pas forcément plus cher, où les espaces sont nettement plus grands, dépouillés, avec tatamis et futon au sol.