Trois bonnes raisons de faire zazen (suite).

Bien lancé dans une pratique régulière de zazen, une question commence à vous habiter : au fait, je suis qui ? La question peut en rester là, et vous poursuivez sans autre. Ou alors elle prend de l’épaisseur, et vous vous sentez prêt à investir de l’énergie et du temps – car il en faudra – pour y répondre.  Zazen en est un bon moyen.

La démarche ne change pas. Par contre, vous avez un objectif, aller vers qui vous êtes. La réponse ne peut être qu’en vous. Mais il ne s’agit pas de la retourner dans sa tête, bien au contraire. Il s’agit de déboulonner tout ce qui constitue ce que vous croyez être, ou pensez être, toutes ces constructions mentales que vous ou votre entourage vous ont collé depuis votre naissance. Par exemple, calme, colérique, sanguin, timide, généreux, avare, extraverti, lunatique, haut potentiel, étourdi, lymphatique, teigneux, etc., etc., vous pouvez allonger la liste, ou créer la vôtre. Faire zazen sera alors un peu comme dégeler un frigidaire. Toutes ces constructions mentales, comme des glaçons bien accrochés, vont petit à petit se transformer en eau puis disparaître. Je le répète, pas besoin de focaliser son mental sur telle ou telle dénomination. A chaque apparition de l’une d’elles, en cours de méditation, vous laissez descendre tout au fond dans votre hara, dans l’expiration, et puis toujours plus bas, à travers votre zafu. Ainsi allons-nous vers qui nous sommes, sans y être encore. Cela prendra le temps qu’il faut, toute une vie, pourquoi pas. Mais de temps à autre, retournez-vous sur votre parcours. Vous constaterez que vous n’êtes plus le même, qu’un bel espace se dégage petit à petit en vous.