Aujourd’hui, on déconfine.

Aujourd’hui on déconfine. Finement, nous passons de « pendant » à « après ». Nous avons vécu quelques semaines qui nous ont forcé, le nez dans notre caca et en quête stressante de papier wc, à la réflexion. Nous nous sommes pris les doigts, pourtant soigneusement lavés, dans notre réalité d’occidental. Nous étions embarqués, selon la merveilleuse formule d’un célèbre champion cycliste : « à l’insu de notre plein gré », dans une sorte de gros machin 4X4, puant et polluant. Et nous en avions délégué la fabrication de pratiquement toutes les pièces à un certain Empire. C’était une bonne affaire sous le parasol de notre prospérité, pensait-on. Empire qui toussota, nous refilant, en toute bonne fraternité, une bonne dose de ce grain de sable infinitésimalement petit, mais assez costaud pour gripper deux bons mois notre mastodonte qui fonçait allégrement dans le mur. 

Et « après » ? Pas tellement d’autre choix, dans l’immédiat, que de remonter dans ce drôle de machin brinquebalant, avec cette fois une certitude, qui n’est pas celle de savoir s’il va retomber en panne, mais quand, c’est-à-dire bientôt.

Nous y grimpons donc sans gaité de cœur. Mais il paraîtrait que nous sommes toujours plus intelligents après. Gardons donc de cette expérience que, une fois par jour au moins, il nous serait profitable de nous asseoir en silence, 30 minutes, pour RIEN, juste laisser vivre corps, souffle et esprit, et que d’autre part nous engager à quelques actes bienfaisants pour cette planète et ses habitants contribuerait à notre propre paix.