La case à fichiers.
Certaines circonstances me font rencontrer ces derniers temps, à plusieurs reprises, un groupe de personnes. Bien qu’averti depuis longtemps de bien me méfier de toute perception spontanée de l’une ou l’autre, quasi automatiquement je place certaines d’entre elles dans un petit fichier de mon cerveau : « elle doit être comme ceci, ou comme cela. » Dans les rencontres suivantes, ces automatismes heureusement s’estompent pour laisser place à l’originalité de chacun, à sa différence qui me révèle quelque chose de nouveau pour moi, parce que l’autre est toujours autre, et que chaque nouvelle facette, jusque là inconnue, enrichit la connaissance de moi-même.
Cela renforce encore la méfiance dont je parlais ci-dessus, car cette case à fichiers, bien qu’elle perde petit à petit de son utilité, sera toujours présente. Effacer un fichier, comme nous le faisons sur notre ordinateur ou téléphone portable, cela rend une case vide, mais la case reste.