6e outil et Fukushima.

« Nous devrions tous posséder l’intuition et comprendre que nous sommes une humble partie de ce délicat tissu de relations que l’on appelle la vie, et au grand jamais son exploiteur ni son destructeur. »

Naoto Matsumura, in « Le dernier homme de Fukushima », Antonio Pagnotta, éditions Don Quichotte, 2013.

Naoto Matsumura était paysan dans un village proche de la funeste centrale. Ce n’était pas un leader écologiste ni un militant antinucléaire. Au lendemain du 11 mars 2011, dans l’affolement général des déplacements massifs et brutaux, il décide, selon son coeur plutôt qu’après mûre réflexion, de rester, pour nourrir chiens, chats, tous les animaux abandonnés dans la précipitation, et pour s’occuper des tombes. Il y est toujours. Que nous dit aujourd’hui ce samouraï discret, qui « pisse le césium, dort et mange dans la radioactivité » ? Rien. Mais il montre sans fard ce que son bout de planète est devenu, et ce qu’il y vit, suite à des folies plutôt qu’à une fatalité. 

Cette intuition dont il parle, ce n’est rien d’autre que le 6e outil présenté ici il y a quelques semaines.