Lendemains.

Lundi 19 octobre 2015, le verdict populaire s’est prononcé sur l’élection des candidates et candidats aux chambres fédérales. Dans les rues, des volontaires retirent déjà ces milliers de visages collés sur d’éphémères cartons qui avaient été accrochés il y a quelques semaines, un peu partout dans le pays, le long des routes.

Je m’étais efforcé de chasser à chaque fois cette funeste association qui surgissait de l’obscur de mes pensées: une alignée à l’infini de têtes exhibées sur des piques. La démocratie jouait un de ses épisodes, cela méritait du respect.

Que fallait-il lire sur les placards de ces 3780 candidats briguant l’un des 246 sièges de nos parlements? Un visage à l’expression soigneusement choisie, un regard, à peine trois ou quatre mots de programme, une couleur, un sigle, c’étaient bien peu de choses, pourtant rien moins que les signes qu’ils avaient eu l’audace d’offrir à nos regards comme révélateurs de leur être. Ca n’était pas rien.

Je m’incline sincèrement devant l’engagement de toutes ces personnes. Elles se dévouent à la cause démocratique avec courage pour bien peu de reconnaissance. A peine un électeur sur deux daigne y donner suite. C’est un peu cracher dans la soupe, même si parfois elle est jugée amère.